Journée d'intelligence collective en mode collaboratif avec Grabuge

Lorsque Brice Arnaudeau, coordinateur du réseau des musiques actuelles du Grand Est (Grabuge), m'a contactée pour animer une journée d'intelligence collective avec des porteurs de projets culturels, en collaboration avec le réseau Court circuit (fédération des lieux de musiques actuelles en région Wallonie-Bruxelles), j'ai immédiatement accepté pour plusieurs raisons :

1. J'ai un Master en projet interculturel de la Sorbonne Nouvelle, et les projets culturels me passionnent depuis longtemps.
2. À 25 ans, j'ai lancé le festival interculturel  "Cocktail de cultures" en partenariat avec le théâtre Edwige Feuillère de Vesoul, une expérience mémorable.
3. J'adore le défi de développer des collectifs avec mes outils et méthodes, et chaque nouvelle demande est une opportunité de guider les individus vers l'innovation et la croissance.

Retenue par les organisateurs nous avons pu coconstruire ensemble cette belle journée, cela fait partie de la réussite de mes actions, s'engager mutuellement et collectivement avec les commanditaires. 

La réussite de mes actions repose sur un engagement mutuel et collectif avec les commanditaires.

En amont, j'étudie les projets pour comprendre leur maturité, leurs contenus et la motivation des participants via un questionnaire. Cela m'aide à élaborer un programme pour :

1. Partager et cerner les valeurs, missions et vision des projets.
2. Cibler et organiser les parties prenantes de chaque projet.

L'objectif est de bien poser les idées avant d'aller plus loin.

Les interviews des participants ci-dessous, vous permettront de mieux connaître leurs actions, leurs histoires et leurs ambitions.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m'appelle Jean-Christophe Gérard. Je travaille pour le réseau des musiques actuelles du Grand Est, connu sous le nom de Grabuge, tout en étant employé à L'Autre Canal, la scène de musiques actuelles de Nancy. Mon rôle consiste à partager mon temps entre ces deux structures, avec pour mission commune de développer des initiatives de coopération dans le secteur des musiques actuelles à l’échelle européenne et transfrontalière. 

Quel est l'objectif de cette journée ?

Cette journée répond aux besoins des adhérents de Grabuge et s'inscrit dans un partenariat que nous développons avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, via le réseau Court-Circuit, qui partage nos valeurs. Nous avons mis en place un dispositif de formation destiné à ceux qui souhaitent coopérer au-delà des frontières. L'objectif est de leur offrir une méthodologie de travail efficace sur une période courte, leur permettant ainsi de développer leurs compétences et de rencontrer d'autres porteurs de projets. Nous espérons que cela débouchera sur de nouvelles initiatives concrètes.

Qu’est-ce que tu fais à Grabuge ?

Grabuge est le réseau des musiques actuelles du Grand Est, et son objectif est de structurer et de développer cette filière sur notre territoire. En tant que coordinateur, mon rôle consiste à assurer la bonne marche de l'ensemble en veillant à ce que les différents acteurs collaborent efficacement sur des sujets transversaux qui nous concernent tous. Je m'assure que les synergies entre les membres du réseau soient optimales pour le développement de la filière musicale dans la région.

Est-ce que tu es content du résultat de cette formation ?

Oui, je suis vraiment très satisfait. Les participants ont non seulement pu dynamiser leurs projets, mais ils ont également eu l'opportunité de se rassembler autour des valeurs qu’ils partagent, dans un cadre à la fois convivial et enrichissant sur le plan des apprentissages et des méthodes. Nous espérons que cette formation a semé des graines qui porteront de beaux projets à l’avenir.

Question 1 : Pourquoi êtes-vous ici ?

Nous sommes ici avec Grabuge pour présenter et poursuivre notre dispositif XLR8 (Accelerate), qui est en fait la suite du projet LITMUS. Notre collaboration a débuté lorsque nous avons mis en place Grabuge, et j'ai eu l'occasion de présenter le réseau Court-Circuit. Nous avons décidé de développer des projets ensemble, notamment un projet Erasmus+ en 2021, qui a pris forme en 2023 après trois réunions préparatoires. LITMUS se concentrait sur l’éco-responsabilité dans le secteur musical et la diffusion. Nous avons ressenti le besoin de poursuivre cette initiative pour explorer d'autres pistes de coopération. Nous avons donc déposé une nouvelle demande de financement, non seulement auprès d’Erasmus+, mais aussi dans le cadre des programmes de coopération de la région Grand Est et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L'objectif est de structurer davantage les échanges et la collaboration entre nos deux réseaux, ainsi que leurs membres.

Question 2 : Qu’est-ce que vous amenez ?

Le véritable projet qui nous anime aujourd'hui est de pérenniser la coopération entre nos deux réseaux et leurs membres. Nous souhaitons établir des relations régulières et durables, et encourager la création de divers projets collaboratifs. Lors de ces rencontres, nous avons pour mission de relayer les initiatives présentées à l’ensemble de nos membres, pour qu’ils puissent éventuellement s’en inspirer ou y participer. En parallèle de notre collaboration avec le Grand Est, nous cherchons également à développer d'autres types de projets, notamment avec la région Hauts-de-France, la Belgique et la Flandre.

Question 3 : Quel est votre rôle à Court-Circuit ?

À Court-Circuit, notre rôle est principalement axé sur la production et l'organisation. Pour le projet XLR8 (Accelerate), que nous développons en collaboration avec Grabuge, nous avons été responsables du premier séminaire qui s'est tenu à Charleroi il y a un mois. Notre objectif est de continuer à structurer et organiser les rencontres et échanges pour ce projet.

PROJET 1 : Kana Productions

Question 1 : Comment s’appelle ton projet ? 

Pour l’instant, le projet n’a pas encore de nom. C’est l’un des aspects sur lesquels je dois encore travailler.

Question 2 : Quel est ton projet ?

Mon projet vise à créer un réseau franco-belge pour les néo-professionnels du spectacle et du territoire. L’objectif est d’aider les nouveaux arrivants dans les métiers du booking à rencontrer d’autres professionnels et à développer leur réseau. Nous souhaitons leur offrir des opportunités de rencontrer des homologues pour mieux comprendre le fonctionnement du marché du spectacle et de l'écosystème global. L’idée est d’étendre ce réseau aux territoires franco-belges pour permettre aux professionnels des deux côtés de la frontière de mieux connaître et explorer leurs environnements respectifs. En partageant la francophonie, notamment en Belgique, nous souhaitons également promouvoir l’exportation de nos projets artistiques.

Question 3 : Es-tu contente d’avoir pu poser ton projet et d’avoir avancé dans ta réflexion ?

C’était une expérience formidable. J’ai eu la chance de travailler avec des coéquipiers exceptionnels, à la fois belges et français, incluant des bookers, des producteurs, ainsi que des professionnels de salles et d’institutions culturelles. Leur regard diversifié a été extrêmement bénéfique pour moi. Cela m’a apporté de nouvelles perspectives et idées pour le projet, et m'a permis de le conceptualiser sous un autre angle. Je suis maintenant sur de très bonnes bases pour le développer davantage.

PROJET 2 : Atelier 210

Question 1 : Qui êtes-vous ?

Je suis Eve Decampo, coordinatrice artistique musique pour l'Atelier 210 à Bruxelles.

Je suis Greg Bueken, coordinateur général de l'Atelier 210, et je travaille avec Eve sur le même projet.

Question 2 : Quel est votre projet ?

Notre projet s'appelle "Le parcours mini-golf". Il consiste à créer un parcours d'accompagnement en résidence pour des artistes FINTA (Femmes, Intersexes, Non-binaires, Trans et Agenres). Nous envisageons de collaborer avec cinq partenaires basés à Bruxelles pour commencer, avec l'ambition d'étendre ce réseau à des partenaires européens, en particulier transfrontaliers, par la suite.

Question 3 : Qu’est-ce qui pourrait se passer de génial dans votre projet ?

Ce serait génial si les rencontres que nous avons faites ici nous permettent de trouver des partenaires partageant notre vision et nos valeurs concernant l'importance d'accompagner les artistes FINTA. Nous espérons identifier des partenaires prêts à investir du temps et des ressources financières pour soutenir la mise en place de ce parcours professionnalisant.

Question 4 : Quel est le résultat ?

Le but est de confronter différentes pratiques entre pays tout en partageant une volonté commune de coopération. Nous souhaitons identifier et réfléchir ensemble sur les difficultés rencontrées, afin de trouver des solutions collectives pour surmonter ces obstacles et améliorer les parcours d'accompagnement pour les artistes.

PROJET 3 : Belvédère de Namur

Question 1 : De quelle structure es-tu ?

Je représente le Belvédère de Namur.

Question 2 : Es-tu venu pour ta structure ?

Oui, je suis ici pour représenter le Belvédère de Namur. Nous sommes très intéressés par le développement de projets de coopération transfrontalière. Notre objectif est de rencontrer de nouveaux partenaires, de définir de nouveaux objectifs et de collaborer à la création de projets communs. Nous avons eu une excellente journée aujourd'hui et sommes satisfaits des opportunités de collaboration qui se sont présentées.

Question 3 : Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Cette journée nous a permis de rencontrer des acteurs français avec lesquels nous n'aurions jamais eu l'occasion de collaborer autrement. Nous avons également identifié des projets auxquels nous pouvons contribuer et participer activement.

PROJET 4 : Les Disques Vagues

Question 1 : Comment s’appelle votre projet ?

Notre projet s'appelle Les Disques Vagues. Nous sommes une structure basée en France.

Question 2 : Quel est votre projet ?

Les Disques Vagues est une structure de production de spectacle vivant. Notre objectif de développement est de créer des partenariats de diffusion et de production avec la Belgique. Nous accompagnons des équipes artistiques composées de Français, de Belges et de Suisses.

Question 3 : Qu’est-ce que cette journée représente pour vous ?

Cette journée représente une opportunité précieuse pour nous. Elle nous permet de croiser nos pratiques, d'obtenir des retours d'expérience auxquels nous n'aurions pas accès autrement, et de nourrir notre réflexion sur nos objectifs actuels et futurs. Elle nous met en relation avec d'autres acteurs du secteur. En tant que structure française située entre Court-Circuit, qui représente la Belgique, et Grabuge, qui représente la France, cette journée est une occasion riche qui nous permet également de prendre du recul sur nos pratiques. Souvent pris dans l'action et le quotidien chargé de nos activités, il est essentiel pour nous de prendre du recul et de réfléchir à notre méthodologie de projet dans son ensemble afin de progresser efficacement.

PROJET 5 : Le Gueulard Plus

Question 1 : Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Je suis Emmanuelle Cuttitta, la directrice du Gueulard Plus.

Je suis Maxime Rimmelé, le responsable artistique du Gueulard Plus.

Question 2 : Quel est votre projet ?

Nous sommes engagés dans plusieurs activités visant à soutenir et développer les artistes émergents. Notre objectif principal est de créer des partenariats transfrontaliers, notamment avec la Belgique, afin de renforcer notre travail de soutien aux artistes émergents. Nous souhaitons favoriser la coopération pour le développement et la promotion des artistes, ainsi que pour faciliter leur circulation sur les scènes entre nos deux grandes régions. L'objectif est que nos artistes aient davantage d'opportunités de jouer et bénéficient d'un accompagnement encore plus complet.

PROJET 6 : Mobili-Pop

Question 1 : Comment vous vous appelez ?

Je suis Isabelle Sire et moi, je suis Tiphaine Gagne.

Question 2 : Quel est votre projet ?

Notre projet s'appelle Mobili-Pop. Il s'agit d'un projet de mobilité et d'accompagnement des publics dans les clubs de l'euro-région. Nous envisageons de développer une tournée euro-régionale avec un artiste représentant chaque pays, se produisant dans différents clubs. L'objectif est de favoriser la circulation des artistes émergents et de dynamiser les publics des clubs. Nous observons que les publics ont tendance à se concentrer sur les têtes d'affiche plutôt que sur la découverte et l'émergence. Nous cherchons donc des solutions pour répondre à ces changements de pratiques dans nos métiers, tant du côté belge que français. Travailler ensemble à la mise en place et à la circulation de ces artistes, tout en renforçant l'attractivité des lieux pour les publics, est une piste que nous explorons activement.

Question 3 : Si votre projet était un animal, lequel choisiriez-vous ?

Nous choisirions une licorne, car elle est pleine de couleurs, symbolisant ainsi la diversité des territoires impliqués dans notre projet. Sa corne représente notre détermination à avancer et à surmonter les obstacles.

PROJET 7 : Rockerill

Question 1 : Présentez-vous ?

Je suis Julian Trevisan et lui, c’est Nicolas Debroux. Nous représentons une salle de concert située dans la région de Charleroi, nommée le Rockerill. Ce qui rend notre salle unique, c'est qu'elle est installée dans une ancienne usine sidérurgique, lui conférant un cadre insolite et une certaine renommée en Belgique.

Question 2 : Comment avez-vous été informé de cette formation ?

Nous avons été informés de cette formation par l'intermédiaire de Court-Circuit. Ils nous ont mentionné l'existence d'un projet européen dans le Grand Est qui pourrait nous intéresser. Ainsi, nous sommes présents aujourd'hui pour nous enrichir, rencontrer des professionnels et comprendre le fonctionnement de telles initiatives. Nous sommes là pour apprendre et explorer les possibilités d'évolution.

Question 3 : Qu’est-ce que cette formation vous donne envie de créer des projets ?

Absolument. Cette formation nous donne envie de concevoir des projets intéressants et stimulants. Nous envisageons de créer des échanges entre la Belgique et la France, d'échanger nos expériences et nos influences musicales, et de favoriser la coopération dans le milieu culturel et alternatif. L'idée de voir naître une collaboration dynamique entre nos deux pays dans le domaine artistique est très motivante.

PROJET 8 : Sounds Resist

Question 1 : Présentez-vous ?

Je suis Junio Jocol, originaire de Bruxelles et résidant également dans cette ville. Je fais partie de l'équipe de Sounds Resist, une salle de concert spécialisée dans la World Music, qui se lance bientôt dans l'organisation de programmes de jazz.

Et moi, je suis Moises Alean, également basé à Bruxelles, et je travaille pour le festival de Junio, un événement dédié à la musique latine dans la région.

Question 2 : Quels sont vos projets dans cette structure ?

Sounds Resist propose une programmation toute l'année, et nous sommes également partenaires dans l'organisation des festivals de Junio. Ce dernier est un petit festival qui a démarré l'année dernière.

Question 3 : Pourquoi êtes-vous présent à cette formation ?

Nous avons été attirés par l'appel à candidatures pour ce projet visant à créer des opportunités transfrontalières. En tant qu'organisateurs d'événements mais aussi musiciens, nous aspirons à nous produire à l'étranger, tout comme d'autres artistes. Participer à ce type de formation nous permet de mieux comprendre les besoins des artistes, tant du côté des organisateurs que des musiciens.

Question 4 : Qu’est-ce que vous ramenez dans votre valise après cette formation ?

Nous avons constaté que cette formation était très axée sur le bien-être des artistes, en optimisant leur environnement et leurs actions. Il est encourageant de voir qu'il y a des professionnels qui travaillent pour soutenir les artistes dans leur parcours.